Production : Compagnie L’Allégresse du pourpre
Création à venir en 2025
Spectacle tout public.
Note d’intention par Fred Pougeard, auteur et conteur :
En octobre 2016, par une succession de hasards, je trouve, après avoir vidé le grenier de mes défunts grands-parents, dans le tiroir d’une machine à coudre ancienne, une lettre. Datant de 1903, elle est celle d’une femme qui annonce à un certain Jean qu’elle doit, contrainte, se marier avec quelqu’un d’autre que lui ; lui qu’elle aime.
A partir de quelques indices, épars dans la lettre, mais aussi de ce que je sais de cette machine à coudre — à quelle branche familiale elle est reliée—, je me suis attaché, m’appuyant sur un patient travail d’archive, à reconstituer un peu de l’histoire de ces deux êtres qui, un jour de février 1903, ont vu leur destin se séparer. Rapidement, les quelques pièces du puzzle que je parviens à exhumer me touchent profondément. Je suis aussi aiguillonné par un ensemble de situations et de décisions, plus ou moins fortuites, qui m’ont d’abord conduit jusqu’à ce petit tiroir et cette lettre et qui, dans les années qui suivent, vont me ramener obstinément vers elle. La poésie de ce qui était plongé dans une nuit apparemment irrémédiable mais qui reparaît par fragment, l’émotion qui naît soudain du recoupement entre une correspondance privée et de ce qu’attestent des actes officiels, furent, entre autres, de ces palpitations qui me poussèrent à ce voyage parmi les ombres. Sensations très certainement partagées par les historiens ; mais historien, je ne le suis pas : ce n’est pas une société que je cherchais à faire revivre à partir de deux individus revenant un peu, et par surprise, de la masse confuse des morts. Ce qui m’a rapidement travaillé, c’est tout à la fois le fait d’être happé par le passé et les indices de deuil impossible que je voyais sourdre de ce que je reconstituais du côté de chez Jean.
Sans que je fasse le lien tout d’abord, je me suis simultanément passionné pour les versions et réflexions autour du mythe d’Orphée. Et lorsque j’ai voulu relater l’histoire de ma découverte et toutes les recherches qu’elle avait entraînées, lorsque je me suis mis à écrire ce spectacle, il m’est rapidement apparu que je devais faire couture entre ce mythe et mon enquête, qu’il allait être la condition pour donner à cette dernière ses justes résonances.
L’écriture du spectacle s’est nourrie de trois ouvrages : Les Géorgiques de Virgile, Orphée face au néant d’Etel Adnan et Emile et les abeilles de mon…cousin Daniel Quendolo, médecin retraité et spécialiste très reconnu de ces abeilles qui traversent le spectacle de leur bourdon d’éternité.
L’action se situe dans la Creuse, et principalement sur la commune d’Ajain, mais aussi au Moulin de Laffaux sur le tristement célèbre Chemin des Dames, et, bien sûr quelque part en Grèce…
La compagnie est régulièrement soutenue par : la DRAC et la Région Grand Est, le Département de la Marne et la Ville de Reims.
Production en cours.