Lorsqu’il a entendu, il y a des lustres, dame Lucienne, du village du Theil (c’est dans la Creuse, près de Guéret), raconter à la veillée l’inquiétante histoire d’un cercueil dansant au lieu-dit La Croix-Faroche, le petit Fred est resté tout chose. Tout autour de lui, l’automne commençait à souffler, à craquer et à sentir. Le paysage était devenu plus profond que les apparences, qu’il convenait de ne pas observer avec des yeux de myope. Bernard Blot, conteur et poète, lui a filé, bien des années plus tard, de bons binocles.
Après bien des pérégrinations, il intègre en 2007 le Labo de la Maison du Conte de Chevilly-Larue : il y travaille dans le bonheur auprès d’Abbi Patrix, Pépito Matéo, Didier Kowarski, la chorégraphe Pascale Houbin et le chanteur Haïm Isaac.
Il commence à raconter en 1999. Il puise dans le champ immense de la littérature orale, élabore quelques formes liées à une écriture personnelle (007A, Voyage au Pays de l’oubli – 2007, à partir d’une collecte de paroles de personnes âgées très désorientées ; Voyage en diagonale, éloge de la tangente ? -2017, avec Olivier Noack, mêlant récits de vie et création sonore autour de la « France périphérique ») et se passionne pour l’adaptation de récits d’auteurs (Un Safari arctique (2012) d’après Jorn Riel, avec le musicien Renaud Collet ; Kaputt, (2015) d’après Curzio Malaparte, mis en scène par Pascal Adam. Son dernier spectacle, Des Métamorphoses, librement inspiré d’Ovide, a été créé à la Maison du Conte de Chevilly-Larue en novembre 2021.
Il travaille de plus en plus à coudre de l’imaginaire avec du patrimoine (L’Ile du chemin vers, avec Olivier Noack, autour du quartier Chemin Vert, cité jardin historique de Reims en 2014-2015 ; Le Trésor des ombres pour l’Abbaye de Cluny, avec Matthieu Epp en 2018. Ce que dit la bouche d’ombre, autour de Victor Hugo, (mai-juillet 2021), et La Grande évasion, autour des femmes résistantes (juin-septembre 2022), au Panthéon, avec Ariane Pawin et Christian Tardif.
Il collabore régulièrement avec des marionnettistes pour la dramaturgie (David Girondin-Moab, Hélène Barreau, Sayeh Sirvani), ou pour le jeu (Narguess Madj)
Il tient un blog (www.proximitedelamer.fr) autour de la poésie et propose fréquemment des lectures publiques d’auteurs qui lui tiennent à cœur.
Il dirige depuis 2010 la compagnie l’Allégresse du Pourpre.
Via Ferrata, Poèmes ou journal épars, son premier livre, a paru aux éditions Thierry Marchaisse en février 2021 et a été récompensé d’une mention spéciale du jury du Prix Apollinaire.
— editions-marchaisse.fr/catalogue-via-ferrata.html
— lemonde.fr/livres/article/2021/03/25/via-ferrata-de-fred-pougeard-le-feuilleton-litteraire-de-camille-laurens_6074429_3260.html